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Malek Boutih est le président de l'association SOS Racisme depuis bientôt deux ans. C'est une personnalité originale, une de celles avec laquelle la société civile doit compter. Il a montré un courage politique rare. Sous sa direction, l'association a opéré un virage républicain surprenant : il a mis fin à la logique victimaire qui sous-tendait jusque-là le discours antiraciste de l'association. Rompant avec une évolution qui s'était produite au cours des années quatre-vingt, il refuse l'idée de communautarisme. Afin de sortir d'une impasse, il montre la voie de l'intégration en rappelant les principes républicains. Il se présente comme un citoyen français qui veut que la France réussisse. Surtout, il se montre sans concession dans son analyse de la situation des générations issues de l'immigration, et en particulier de jeunes vivant dans les banlieues. Lorsque Jean-Pierre Chevènement parle des « sauvageons », alors que la gauche s'indigne, il ose dire que l'expression est en deçà de la réalité. Selon lui, « en France, les minorités, ça n'existe pas. » Les enfants d'immigrés ont pris pied dans la société française. Ils sont français. Affirmer cette nationalité constitue une sorte de mot d'ordre politique destiné à cette génération. Par là, il entend aider des jeunes qui sont français, mais qui on les convainc, par des signes qu'on leur renvoie (ils sont Blacks, ils sont Beurs...), qu'ils ne sont pas français, voire qu'ils ne peuvent prétendre à l'être. Il faut que la France reconnaisse enfin que l'intégration a bel et bien eu lieu. Il est temps que la France accepte d'appartenir à tous les Français.