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L’identité et la survie des Pygmées sont en péril. Ces derniers rencontrent aujourd’hui de nouveaux modes de vie qui se traduisent en termes de discrimination et de marginalisation, de citoyenneté et d’accès à la propriété, à la forêt, d’accès aux services de base comme l’école, la santé et la justice, de participation aux prises de décision, sujets de violations graves des droits de l’homme. Conscients de cette évolution, ils redoutent plus que toute chose la négation de leur citoyenneté et la tendance à vouloir les infantiliser et les diriger. Ils ont leur mot à dire et ont décidé de prendre la parole, de tirer eux-mêmes le signal d’alarme.La grande forêt d’Afrique centrale ne cesse de se réduire à vive allure. Moke, un sage, un ancien Mbuti qui voit ses congénères subir sévèrement les conséquences de la déforestation, la marginalisation, prononce à juste titre la phrase mémorable : « La forêt est notre foyer; quand nous quitterons la forêt, ou quand elle mourra, nous mourrons aussi. Nous sommes les Gens de la forêt.» Victor Bissengué, salue la prise de conscience des états de la sous-région Afrique Centrale sur le devenir des Gens de la forêt, écologistes avant l’heure. Il note que la circulation transfrontalière des Pygmées telle qu’elle avait été évoquée au Fipac 2 ressemblerait à un « Apartheid ». Les migrations transfrontalières des Pygmées ainsi que des Bantu est un enjeu majeur de développement dans le bassin du Congo. Elles doivent bénéficier d’un texte de loi sous-régional et global, bien élaboré, pour que l’identité culturelle transfrontalière et multiséculaire, ait un droit de préemption sur les récents tracés coloniaux de Berlin 1885, en vue d’amorcer une Union Africaine des Peuples.