Prix public : 25,00 €
« Il serait donc indispensable de savoir si la dite Association qui semble encore n'être qu'en puissance n'a cependant point d'accointances avec des milieux métropolitains ou étrangers, aux doctrines subversives. Il importe pour le bien de nos indigènes de l'Afrique Équatoriale Française de les soustraire à l'influence de leurs congénères qui rêvent de jouer auprès d'eux le rôle néfaste d'un Marcus Garvey ». Tels sont les mots du gouverneur général de l'Afrique Équatoriale Française (AEF) Raphaël Antonetti auprès du ministre des colonies Léon Perrier à propos de l'Association Amicale des Originaires de l'Afrique Équatoriale Française et de son leader André Matsoua Ma Ngoma dit Grenard. L'Association Amicale des Originaires de l'Afrique Équatoriale Française, appelée Mikale par les Congolais, est créée le 21 juillet 1926, sous la houlette de André Grenard Matsoua à Paris. Elle dispose des sections africaines à Brazzaville, Pointe-Noire, Léopoldville (actuelle Kinshasa) ainsi qu'en Oubangui-Chari (actuelle République Centrafricaine). L' Amicalisme porte la signature du parcours politique de Matsoua. En revanche, le Matsouanisme, mouvement religieux, qui découle de sa présumée mort en 1942, fait de Matsoua une figure du Messie, par l'influence du judéo-christianisme. Et cette actualité messianique est la plus connue dans l'imaginaire collectif congolais et/ou africain. Dans la mémoire contemporaine, en effet, la figure de Matsoua est plus identifiée comme relevant d'un messianisme qui a poussé les Congolais, et plus précisément les Kongo à une résistance passive, voire active durant les années 30, contre l'administration coloniale française (M'zingu wa falanka tatu, la guerre des Trois Francs). Cet ouvrage dévoile les bases de l'Amicalisme, de ses origines à la première arrestation de Matsoua en 1929. Il analyse les fondements du nationalisme congolais et ses interactions avec le panafricanisme...