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L’interpénétration entre la religion kôngo ancienne et le christianisme est vieille de plus de cinq siècles. Ce texte analyse les faits religieux, non pas dans une perspective syncrétique, mais en référence à une tectonique des peuples (ou ethos) conçue comme processus d’interactions culturelles. Les sources les plus anciennes (XVe siècle) attestent du caractère central d’une entité nommée Nzambi a Mpúngu. Il y a peu de certitude sur son sens originel, si ce n’est qu’il signale autant un pouvoir souverain que l’efficience du divin. Aujourd’hui, c’est du nom de Nzambi, souvent à l’exclusion de Mpúngu, que le christianisme kôngo désigne le Dieu de la Bible. Dans les travaux abordant ce thème et dans le parler populaire, Nzambi revêt à la fois les traits d’un aïeul défunt et d’un « Être suprême » aux contours et à l’efficience indécis. Il évoque parfois un monothéisme primordial. Dans les cultures populaires congolaises contemporaines, la formulation Tata Nzambi s’est imposée naturellement. Cet ouvrage appréhende la formulation Nzambi a Mpúngu restaurée dans son intégrité complexe, à partir de la compréhension de l’intimité du lien entre Nzambi et Mpúngu. La méthode employée s’inspire de l’herméneutique philosophique et spirituelle, appliquée aux sources européennes et africaines : c’est une exégèse des traditions et littératures orales. Le postulat principal révèle un champ mbi de l’intime et du sacré dans la pensée kôngo, impliquant la réinterprétation de Mpúngu (figure rituelle ou Nkisi) comme divinité centrale qui signale Nguunu.