Prix public : 29,50 €
Daniel Picouly n’a pas son pareil pour faire parler l’époque où le bureau de l’instituteur trônait sur l’estrade. Une école «libre, gratuite et obligatoire pour tous», qui faisait néanmoins la distinction entre les filles et les garçons comme elle l’affichait fièrement au fronton de ses établissements. À l’école des filles, les planches pédagogiques détaillent le moindre aspect de la vie domestique : les indispensables travaux de couture, l’utilisation des ustensiles de cuisine, comment ranger un placard, découper un poulet, dresser une table… L’analyse exhaustive des procédés de nettoyage fait l’objet d’instructions pour faire la vaisselle, blanchir le linge, faire briller le carrelage. À l’école des garçons, la technique prime sur l’usage. On ausculte le fonctionnement du moteur à explosion et on apprend des mots savants - cardan, arbre à cames, culasse… Au programme : la conception du pied à coulisse, les caractéristiques du courant triphasé et monophasé. Les toilettes s’examinent pour le mécanisme de la chasse d’eau, l’évier pour son siphon, irremplaçable pour comprendre la mécanique des fluides. On se préparait jusqu’en 1969 pour le «certif» : autre temps, autres mœurs. Les classes de fin d’études ont disparu et avec elles leurs programmes masculin ou féminin. Les murs qui séparaient la cour des filles de celle des garçons sont tombés.