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Né avant la Révolution, Stendhal n’a pas vraiment percé à sa mort en 1842. Auteur dont le nom s’attache à deux ou trois œuvres (majeures), il laisse abondance de textes intimes, « impubliables » ou inachevés, ainsi que des traités que la postérité redécouvre. L’Histoire de la peinture en Italie, De l’amour, Racine et Shakespeare jettent les bases d’une esthétique à l’enseigne du romanticisme qui annonce, par les thèmes, le ton et le mépris de la rhétorique, la modernité prenant conscience d’elle-même après 1848.
Il n’est pas étonnant que Baudelaire, en plusieurs de ses textes critiques, se réclame de Stendhal. Celui-ci ne s’était-il pas mis en quête du « beau moderne » une génération avant l’auteur du « Peintre de la vie moderne » ? Devançant le poète des Fleurs du mal, le polémiste de Racine et Shakespeare voit dans « la qualité essentielle de présent » le signe crucial d’une œuvre vraie.
Dans la « situation » de Stendhal, les dates disent déjà beaucoup. Cet essai montre de plusieurs biais comment Stendhal, enjambant le romantisme historique, se trouve être le primitif d’une écriture neuve.
Michel Guérin, professeur émérite de l’Université d’Aix-Marseille et membre honoraire de l’Institut universitaire de France, a publié de nombreux essais philosophiques ou critiques. Le présent livre est le troisième ouvrage qu’il consacre à Stendhal. Il a publié ici même (2008), Pour saluer Rilke.