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L’incomparable Cléopâtre est à l’origine d’une véritable avalanche de publications, dont quelques titres récemment encore… Or, même des épouses royales redevenues aujourd’hui célèbres n’ont pas fait l’objet de biographies en langue française. Et pourtant, des découvertes nombreuses ont totalement renouvelé nos connaissances au cours des vingt dernières années. A ces acquis récents, on se doit de juxtaposer les vifs coups de clarté que jette la documentation, parvenue jusqu’à nous, pour certains moments de l’histoire de l’Égypte pharaonique, sur le monde des souveraines. Les décors peints ou sculptés des monuments, les statues aussi, nous font connaître plus particulièrement certaines de ces femmes exceptionnelles : Tiyi, mère du célèbre Akhenaton, Nefertiti, son épouse, ou Nefertari, l’épouse préférée de Ramsès II… Très peu de femmes eurent le privilège de s’asseoir sur le trône d’Horus. Si les plus connues sont aujourd’hui Hatchepsout et Cléopâtre, il y en eut d’autres dont la légende parfois s’est emparée durant l’Antiquité même, telle Nitocris durant la fin de l’Ancien Empire, ou plus tard Taousert qui inspira Théophile Gauthier dans le Roman de la momie. Si elles furent reines-pharaons, épouses royales, les souveraines ont aussi assumé parfois la régence durant la minorité de leur fils. Enfin, la reine se trouvait à la tête du clergé féminin (danseuses, chanteuses, musiciennes...) et assistait Pharaon dans nombre de rites exécutés durant les grandes festivités ou marquant les temps forts du règne tels que les jubilés. Il convient également de ne pas oublier toutes les favorites et concubines royales, ainsi que les épouses secondaires. Ce sera réparer un immense oubli et une certaine injustice que de rendre hommage, enfin, à ces femmes. L’histoire de l’Égypte ancienne ne serait pas la même si elles n’avaient existé et joué un rôle considérable dans la société de leur temps, rarement en tant que roi, sans cesse en tant qu’entité féminine omniprésente auprès de celui qui assumait le fardeau de l’État.