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Tsushima, du nom de deux îles entre Corée et Japon, évoque en soi "le plus grand combat naval de tous les temps" en mai 1905, une bataille qui s'engagea entre les flottes russe et japonaise et vit l'échec de la première. Pour la première fois, une puissance d'Extrême-Orient était victorieuse face à l'Occident, de quoi exacerber alors la crainte fin-de-siècle du "péril jaune". La bataille de Tsushima n'était que la fin d'un feuilleton politique et militaire commencé l'année précédente et que suivit la presse mondiale, au jour le jour pendant près d'un an et demi. Des temps forts comme le siège de Port-Arthur (mai 1904-janvier 1905) et la bataille de Mukden (mars 1905) en Mandchourie, alimentèrent le crescendo dramatique et héroïque qui s'acheva à Tsushima.<br /> La Guerre russo-japonaise, outre qu'elle fit couler des navires, fit couler beaucoup d'encre. La littérature internationale s'en empara abondamment, de Jack London à Tolstoï de Claude Farrère à Soseki : reportages, romans, théâtre, nouvelles, poèmes, sans oublier chants et peinture et sans compter son instrumentalisation postérieure, notamment au Japon durant la Deuxième Guerre mondiale. Le centenaire de cet évènement majeur, trop mal connu en France, méritait un volume réunissant une réflexion pluridisciplinaire et internationale.