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Au seuil du XXIe siècle, la conscription tend à disparaître en Europe au profit d’armées professionnelles ou en voie de professionnalisation. L’Europe se construit dans son acception la plus large, de l’Atlantique à l’Oural, dans un contexte de paix et de défense commune ; les efforts pour élaborer une défense européenne (Eurocorps, Eurofor) préparent les forces professionnelles et opérationnelles de demain. De fait, le recrutement des militaires passe de plus en plus par l’appel au volontariat. Sur ce point, certains pays comme la Grande-Bretagne, où la tradition d’une armée professionnelle est fortement enracinée, sont mieux préparés que d’autres, comme la France, l’Italie ou l’Allemagne, historiquement attachés à la conscription. Ainsi, une double mutation s’opère-t-elle : le recrutement de masse, longtemps principale expression des devoirs de défense, s’efface progressivement au profit du volontariat, tandis que le volontariat lui-même change de signification, l’engagement politique disparaissant au profit d’un engagement professionnel.Qui est donc l’engagé volontaire ? Quelles sont ses motivations : raisons idéologiques, politiques, sociales, professionnelles, goût de l’aventure ? Malgré la grande diversité des situations, peut-on mettre en évidence des milieux (professionnels, familiaux, politiques) ou des époques qui favorisent l’engagement ? En outre, quelles sont les frontières qui séparent l’engagement politique ou intellectuel de l’engagement militaire ? Par quelles étapes passe-t-on de l’un à l’autre ? Dans quels cas, au contraire, cette frontière demeure-t-elle infranchissable et pour quelles raisons ? En définitive, existe-t-il une spécificité de l’engagement militaire ou celui-ci n’est-il qu’une continuation, un prolongement d’engagements politiques ou idéologiques ?Ce colloque tente d’apporter quelques éléments de réponse en respectant une approche chronologique scandée par les principaux conflits qui ont émaillé l’histoire tragique de l’Europe au XXe siècle, tout en permettant de souligner l’évolution qui conduit d’engagements largement suscités, jusqu’à la seconde guerre mondiale, par des motifs politiques ou idéologiques aux recrutements de la fin du siècle principalement fondés sur un choix professionnel.