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L’étude des outils grammaticaux pose la question sémantique de l’un et du multiple. L’imparfait, par exemple, est généralement considéré comme un temps du passé d’aspect sécant. Si cette valeur sémantique se reconnaît sans peine dans un énoncé comme : « Il neigeait », on a bien plus de mal à la percevoir dans le système hypothétique, par exemple dans une phrase comme : « S’il neigeait demain, j’irais à la montagne », ou encore dans une tournure optative telle que « si seulement il pouvait neiger ! » On constate ainsi, au moins en discours, la présence apparente de la polysémie. À un niveau plus général, l’unité sémantique d’un signifiant grammatical ne serait-elle alors saisissable qu’en langue ? Se réduirait-elle ainsi à une pure abstraction qui s’actualiserait en discours dans des sens multiples ? Ou bien la polysémie existerait-elle aussi en langue, contredisant l’unité de la forme du signifiant ? À moins que la variation constatée ne soit qu’un leurre, masquant une invariance opérant tant au niveau de langue qu’à celui du discours. Dans ce cas, comment expliquer la multiplicité des sens en discours ? Tient-elle à une action du co(n)texte ? Celui-ci filtrerait-il certains traits du sémantisme de base au détriment d’autres ? Ou bien le sémantisme de base subirait-il une (des) déformation(s) ? Des neutralisations ? Des enrichissements ? Ou encore l’impression de polysémie serait-elle la conséquence de l’interaction des éléments du co(n)texte, chacun conservant son sémantisme propre ? Quelles peuvent être les conséquences des diverses théorisations dans le domaine de la linguistique appliquée ?Telles sont les questions qui, dans une perspective élargie à tous les phénomènes linguistiques qui relèvent de la grammaire de la langue, ont été débattues au cours de ce colloque.