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Ce livre délimite les enjeux fondamentaux de la relation de soin, à la fois pratiques, épistémologiques et éthiques, dont devraient tenir compte l'ensemble des professionnels de santé. L'éthique médicale y est décrite comme le souci permanent du juste. En moins d'une demi-génération, s'est opéré un bouleversement radical qui oriente de façon décisive la réflexion et la pratique médicales. Les textes réunis dans cet ouvrage tentent de cerner ces transformations de la médecine contemporaine. Il s'agit désormais de composer avec des facteurs qui sont la résultante même du progrès. Tout d'abord, l'incertitude se loge au sein du savoir établi et grandit avec lui. Ensuite, le caractère chronique de multiples affections rend floues les frontières des notions de santé et de maladie, et même de vie et de mort. La médecine, de personnaliste qu'elle était, s'est ainsi muée en pratique sociale ; tout médecin devrait intégrer cette dimension dans ses pratiques et penser autrement la relation de soin. Le patient, lui, longtemps relégué en raison de la nécessaire objectivation du corps et de la maladie, revient aujourd'hui sur le devant de la scène. Les acteurs du soin ont à le reconnaître dans son individualité, faite d'indivisibilité et de subjectivité. C'est dans la justesse de la réponse apportée à la demande du patient que résident l'art médical et la véritable dimension du soin. Si la révolution médicale en cours est celle d'un progrès technique, elle doit trouver sa finalité dans la personnalisation du soin. Cet ouvrage tente de délimiter les enjeux fondamentaux de la relation de soin. Il s'agit, pour l'ensemble des professionnels de santé, de tenir compte de ces enjeux à la fois pratiques, épistémologiques et éthiques. De même qu'il ne saurait exister de soin véritable sans approche du malade dans sa complexité, il ne peut y avoir de décision médicale juste sans réelle harmonie entre un savoir qui se veut universel et une pratique par essence singulière. L'éthique médicale ne se réduit pas à un supplément d'âme destiné à orner un savoir désincarné. Elle est indissociable d'une vision du monde ; elle est le souci permanent du juste.