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La précarité est désormais, sous bien des formes, le lot commun des salariés. Précarité de l'emploi, souvent inscrite dans le contrat de travail?, précarité du travail?, mais aussi précarité des droits syndicaux et sociaux. Ces données sont le plus souvent interprétées comme une dégradation des acquis sociaux et des normes salariales conquises au cours du vingtième siècle. Et comment ne pas conclure, en effet, à un affaiblissement généralisé du mouvement syndical et des capacités des salariés à s'organiser et à se défendre?? Au-delà de cette réalité, le présent ouvrage cherche à éclairer ce qui naît des contradictions du processus de précarisation. Une vingtaine d'études conduites en France et à l'étranger (États-Unis, Royaume-Uni, Espagne, Argentine) explorent les formes prises par les résistances collectives et les possibilités nouvelles qui s'ouvrent à elles. L'ouvrage revient aussi sur l'histoire du salariat pour comprendre ce que sa déstabilisation contemporaine présente de spécifique et comment des collectifs de salariés sont parvenus par le passé à maîtriser des formes de précarité au point de conquérir face à leurs employeurs d'importantes marges de liberté. Il interroge surtout les dynamiques actuelles de mobilisation des précaires - notamment dans le commerce, la restauration rapide, la construction navale - et les ressources sur lesquelles elles s'appuient aussi bien que celles qu'elles tendent à renforcer. Il montre que l'acteur syndical n'est pas condamné aux seconds rôles dans une perspective de transformation sociale intégrant la sécurisation du travail et des conditions d'existence.