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Les classes populaires n’apparaissent que par éclipses dans les discours politiques et médiatiques. Il est difficile cependant d’ignorer leur poids électoral ou de rester sourd à leurs révoltes, qu’elles viennent gonfler les rangs des cortèges syndicaux ou enflammer les banlieues. Quant aux sociologues, sont-ils toujours suffisamment attentifs aux formes de la conflictualité sociale au travers desquelles elles se mobilisent et se construisent ? Prendre acte de l’effacement de la « classe ouvrière » d’hier dans le paysage social et politique doit-il conduire à négliger les formes contemporaines des luttes de classes ? Ce livre, qui s’inscrit dans les efforts de réinvention d’un horizon d’émancipation sociale, réunit les expériences de quatre sociologues pour mettre à l’épreuve la catégorie « classes populaires ». Il revient sur la manière dont s’est construite puis défaite l’hégémonie ouvrière sur ces classes, s’interroge sur les clivages qui les travaillent et sur ce que nous disent les « banlieues » du populaire contemporain. Face à un ordre social de plus en plus injuste et à un pouvoir de plus en plus autoritaire, quelles sont les potentialités de résistance et de transformation sociale portées par les catégories qui en souffrent le plus ? Les forces d’alternative ne doivent-elles pas à nouveau relever le défi majeur d’organiser leur représentation et leur action politiques ?