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Pourquoi les grandes épidémies de peste ont-elles disparu au XVIIIe siècle ? On peut penser que l'immunité antipesteuse a sélectionné les individus répondeurs et que le germe a perdu en virulence. Mais il ne faut pas non plus oublier le rat ! Pour une raison inconnue, en 1727, le rat noir qui était porteur de la maladie a cédé la place au rat gris (dit d'égout) résistant à la peste. Mais ce barrage est-il définitif ? Pourquoi la suette, étrange maladie qui terrorisa l'Angleterre au XVe été XVIe siècle, ne touchait-elle que les anglais et pourquoi a-t-elle disparu ? Est-ce de manière définitive ? Comment rendre compte de l'épidémie de grippe qui s'est abattue sur la France en 1918 ? On pouvait éprouver les premiers symptômes le matin et décéder le soir. Ce qui intéresse Norbert Gualde, ce sont les systèmes complexes dans lesquels coévoluent les causes des maladies infectieuses. Un microbe ne suffit pas à expliquer une épidémie. La pauvreté joue souvent un rôle essentiel dans les épidémies, comme celles de tuberculose (qui a tué deux milliards d'humains en deux siècles). Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, le nombre de cas aux Etats-Unis diminuait en moyenne de 6 % par an. Or, depuis 1985, le nombre de cas augmente de 14 % par an. Le progrès socio-économique peut aussi favoriser certaines infections, comme ce fut le cas de la poliomyélite. La grande victoire médicale représentée par les antibiotiques ne met pas fin à la guerre. Les microorganismes apprennent à résister aux traitements. De nouveaux germes émergent des nouvelles conditions que nous créons. On ne peut jamais séparer le biologique du social si on veut comprendre les épidémies du passé, celles qui peuvent survenir, l'apparition et les disparitions de certaines maladies. Norbert Gualde propose de reconstituer l'écologie des pathologies infectieuses dans un monde naturel dont l'évolution est largement imprévisible.