Prix public : 18,00 €
Tout voir, tout savoir, tout dire, tel est le nouveau modèle de la médecine. De nos jours, persuadé qu'aucun symptôme n'est anodin, le malade a peur de consulter du fait des performances du diagnostic ; il est vite terrifié par les trains d'examens aussitôt mis en route et par ce qu'il risque d'apprendre sur lui-même, sur sa vie, sur son avenir… De son côté, le médecin, soumis à une nouvelle législation, très contraignante, n'est plus libre ni de son intuition, ni de sa pensée, ni de ses propos. Il est obligé de dire tout ce qu'il voit : c'est la fameuse exigence de vérité. Issue de la révolution technique des années 1990 et de la législation de 2002, une « nouvelle culture médicale » est née. Elle heurte, fragilise, interroge tous ceux qui y sont confrontés de près. Que se passe-t-il alors lors du voyage d'un être humain à travers sa maladie ? Cet ouvrage tente de le décrire et de proposer des pistes pour aider la médecine à sortir d'une impasse où l'on essaie de guérir mais pas de soigner, et où l'on soigne la maladie mais pas le malade. La première partie, clinique, se fonde sur les témoignages de malades et de leur famille, ainsi que sur ceux de médecins de tous horizons qui ont bien voulu parler sincèrement de leur pratique. La deuxième, plus théorique, s'est enrichie des explications de professionnels non médecins, afin d'éclairer et de relativiser les notions de vérité, de statistiques et de probabilités, tant utilisées en médecine. La troisième partie concerne les conséquences psychiques dramatiques pour le malade des « vérités » qui lui sont assenées, apparemment ignorées des médecins, et qui ajoutent une détresse supplémentaire à son désarroi. Nous tenterons de les décrire afin qu'elles soient mieux prises en compte. Enfin, une analyse critique de la loi Kouchner 2002 par une juriste spécialisée en droit de la santé permet de la faire connaître – car elle ne l'est pas - afin de mieux l'appliquer, en particulier sur la question du pronostic, qui n'est pourtant pas obligatoire…