Prix public : 19,00 €
Les gens heureux n’ont pas d’histoire. Certains autres non plus. Des quatre as de la littérature fantastique (fantôme, vampire, loup-garou, goule), personne, jusqu’à présent, ne s’est intéressé au dernier. Pas une étude. Pas une anthologie — sauf une, toute récente, dans la même collection. Pas un articulet. Ce livre est un acte de contrition tardive. Il vient tard. Il vient aussi à temps, car la goule va mourir, dévorée petit à petit par le zombi — et son mythe avec elle. Née dans les déserts impitoyables d’Afrique du Nord, elle a forcé les portes de l’Occident, au XVIIIe siècle, pour devenir l’horreur nécrophage qui écœure les écrivains eux-mêmes. Les plus grands lui ont rendu hommage, certes (Hoffmann, Maupassant, Lovecraft, Howard, Smith, Long, Bloch, Grant, Ray…), mais il s’agit souvent d’un hommage isolé, comme une dîme à payer au fantastique. La goule sent mauvais, dans tous les sens du terme, mais elle existe, ignorée, méprisée. Un exil humiliant. Il fallait un jour l’étudier de près, cette créature abjecte. À l’heure où l’on encense les pires tyrans de l’humanité, pourquoi laisser la goule à sa solitude plus odieuse que ses mœurs ?