Prix public : 20,90 €
Le Général Dourakine paraît en 1863, juste après L’Auberge de l’Ange gardien. Cette suite donne au personnage du général russe, déjà bien mis en scène dans l’Auberge, toute son ampleur. La comtesse nous raconte en fait ses souvenirs, déjà anciens puisqu’elle est arrivée en France en 1817. Dourak veut dire sot en russe ; le général le sait mais avec toute son âme russe, faite d’excès et de contrastes, il apprend à s’adoucir au contact des Français. Le général n’est pas dupe de lui-même, il est sot mais a l’intelligence de savoir s’entourer et d’écouter les conseils avisés de Derigny. Outre ce personnage, portrait peu flatteur mais tendre de son père, la comtesse se plaît à opposer l’ange et le démon avec les deux sœurs Dabrovine et Papofski, l’enfer et le paradis entre cette Russie qui knoutte, fouette, déporte et persécute les malheureux polonais et la France, pays libre. La comtesse règle ses comptes avec la Russie en dénonçant un de ses aspects, déjà totalitaire. Après le récit du forçat polonais, la comtesse nous conduit dans un paradis bien terrestre : la petite société de Loumigny, celle de l’Auberge, toute de douceur normande et régentée par un général converti au catholicisme, mariant et distribuant ses richesses avec la bénédiction du vieux curé.