Prix public : 9,00 €
Désirant prolonger un périple entamé depuis longtemps déjà, initié dès les premiers cahots d’une enfance larvée, minée, caressée par les mains tièdes du vent d’Ouest et par celles, plus froides, de Dieu, de l’alcool et des morts, il rassemble des bribes, recolle les morceaux d’une histoire tragique, essaie de trouver assez de clarté en lui pour glisser une ombre entre les draps de sa mémoire. L’ombre recherchée n’a pas la teneur grise de la sienne. Elle s’avère plus souple, plus légère et surtout moins en prise avec la terre boueuse qui recouvrait, dès novembre, une cour de ferme où lui et sa sœur aimaient à s’attarder les soirs de pluie. Cette ombre-là gambadait près de lui. Elle avait les joues colorées et le rire facile. Elle n’a désormais plus d’existence. Elle est morte sans jamais dévoiler sa douleur. Elle a tenu à partir en fumée en se mêlant au vent jusqu’à devenir invisible et furtive. C’est ainsi qu’elle s’est diluée dans la bruine d’une fin d’après-midi, en mars 2004, dans les environs de Saint-Brieuc, avant de se perdre, pour de bon, dans le tumulte lumineux d’un ciel du bord de mer. Jacques Josse a publié une vingtaine d’ouvrages parmi lesquels figurent Café Rousseau (La Digitale, 2000), Vision claire d’un semblant d’absence au monde (Apogée, 2003), Les Buveurs de bière (La Digitale, 2005) et Sur les quais (TraumFabrik, 2007). Journal d’absence est le cinquième livre qu’il publie en compagnie de Georges Le Bayon. Georges Le Bayon habite à Belle-île. Il est peintre, sculpteur et graveur. Il a réalisé plusieurs expositions, tant en France qu’à l’étranger. Il travaille régulièrement avec des poètes, notamment Alain Jégou, Michel Dugué, Emile Hemmen et Yves Prié (avec lequel il vient de publier Passage des amers aux éditions Folle Avoine).