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Malgré son succès planétaire, la disco est sans doute le genre musical qui a été le plus décrié. Dans cette somme, Peter Shapiro rend justice à ce mélange de funk, de soul et de pop, né à New York dans les années 70, en réaction au rock, alors à bout de souffle. Loin de s’en tenir aux clichés – vêtements pailletés aux cols pointus et autres boules à facettes –, il révèle la richesse et la complexité d’un véritable courant culturel, prônant le plaisir et les rythmes débridés. Avec passion mais lucidité, il retrace l’histoire et la signification de la culture disco, issue du mouvement de libération gay et de l’émergence des valeurs individualistes encouragée par la nouvelle Amérique. Il étudie ses manifestations en Europe, analyse l’explosion du phénomène des nightclubs et la place primordiale prise par les dj’s qui, de pousseurs de disques, deviennent les instigateurs incontournables d’une danse aux rythmes endiablés. Il évoque ses principaux acteurs – le batteur Marc Cerrone, Chic, Donna Summer, mais surtout les producteurs de l’ombre, responsables des plus gros hits. Phénomène d’abord souterrain, la disco a rapidement conquis le grand public avec La Fièvre du samedi soir, avant de disparaître brutalement, sous les assauts de l’ordre moral. Shapiro n’hésite pas à pointer les excès et les ridicules de cet art de la parole désinvolte, futile, délestée de tout militantisme et, surtout, de cette production vouée à une surenchère de la rentabilité, qui ont conduit à son déclin. Ode au plaisir aussi bien qu’histoire culturelle, ce livre ne ravive pas moins une époque et éclaircit la portée sociale d’une musique, qui a su gommer les différences entre les âges, les sexes et les conditions.