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Dans les œuvres du vingtième siècle, volontiers réflexives, l'écrivain est sans cesse amené à redéfinir le rapport qu'il entretient avec sa langue. Et il ne s'agit pas simplement, comme l'artisan, de reconsidérer son outil ou de le rejeter à la forge, mais bien plutôt d'en découdre avec une vieille histoire d'amour, celle qui fonde l'écriture. De répondre à "la vieille et perfide question : pourquoi écrit-on ?". À l'origine, en effet, il est souvent un drame de l'expression ou une conscience singulière de la langue, tantôt noués au roman familial, tantôt liés à l'histoire, au milieu socio-culturel, à la situation géographique, à l'exil, aux systèmes de domination linguistique... Les études rassemblées ici se proposent d'en observer le reflet dans les fictions narratives : Comment le rapport personnel et souvent passionnel à la langue est-il thématisé, dramatisé parfois ? Comment influence-t-il les choix scripturaux ? Plus simplement : quel "sentiment de la langue" nourrit l'écriture après Mallarmé, de Proust aux auteurs contemporains comme P. Quignard ou G. Macé ? Après avoir été objet de méfiance et de suspicions, la langue est devenue au cours des dernières décennies le lieu d'une inquiétude aux consonances millénaristes dont la littérature se fait l'écho : à tort ou à raison, on pressent une menace qui pèse sur les langues, et avec elles sur un état de la civilisation.