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Les hommes doivent assurer leur subsistance, ils ne peuvent pas ne pas défricher, et ils le font depuis le Néolithique. Seulement, la mise en culture du sol et la sécurité alimentaire qu'elle procure ont depuis lors une contrepartie, son exposition à l'érosion, et cette mince pellicule meuble qui sert de support aux cultures peut être détruite plus vite qu'elle ne se régénère. L'érosion des sols, qui va à l'encontre d'une agriculture durable, n'est pas un risque nouveau. Platon y faisait déjà allusion. Elle prend des formes multiples et diverses. Elle pénalise de plus en plus lourdement, depuis quelques décennies, les efforts de développement de l'agriculture de nombreux pays du Sud. Plus récemment, elle a fait sa réapparition dans les terres de grande culture de l'Europe de l'Ouest, où elle s'accompagne d'écoulements boueux à travers les villages qui constituent une nuisance fortement médiatisée. S'agissant des siècles et des millénaires passés, la question se pose, en présence d'indices concordants d'un emballement passager de la morphogenèse, comme dans le cas de la torrentialité alpine, de déterminer s'il faut incriminer un appesantissement des contraintes que l'utilisation du sol par les sociétés rurales fait peser sur lui ou un surcroît temporaire d'agressivité lié à la variabilité naturelle des climats, ou leur conjonction. La seconde édition de cet ouvrage, paru en 1983 et réédité en 1991, s'étant épuisée, il fallait envisager une mise à jour qui tiendrait compte, à la fois, des développements en cours d'une réalité morphologique changeante et des corrections apportées par la recherche aux grilles de lectures des évolutions présentes et passées. On s'est efforcé, dans cette troisième édition, dont le texte a été profondément remanié, de conserver l'esprit dans lequel les deux précédentes avaient été conçues et rédigées, celui d'une approche culturelle.