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Victor Brochard est mort à Paris le 25 novembre 1907. Il était né en 1848, à Quesnoy-sur-Deûle (Nord). Après d’excellentes études classiques faites au lycée de Lille, il entra à l’École normale supérieure (1868) ; puis il prit les grades d’agrégé de philosophie (1872) et de docteur ès lettres (1879). En 1884, Brochard concourut pour le prix Victor Cousin. Le sujet du concours était le scepticisme dans l’antiquité grecque. Son Mémoire fut couronne par l’Académie des Sciences morales et politiques. Il fut publié en 1887 sous ce titre : Les Sceptiques grecs que Nietzsche salua en son temps. Spécialisé dans l’histoire de la philosophie antique, il fut nommé en 1886, maître de conférences à l’École normale supérieure, et quelques années plus tard professeur d’histoire de la philosophie ancienne à la Sorbonne. Il appartenait, depuis 1900, à l’Institut, où il avait succédé à Francisque Bouillier. Une grande partie de ses travaux a été recueillie dans un fort volume sous le titre Études de philosophie ancienne et de philosophie moderne. Avec Les Sceptiques grecs, les deux ouvrages sont devenus des « classiques ». Les textes ici proposés sont extraits des Études de philosophie ancienne et de philosophie moderne. Victor Delbos, autre grand professeur (cf. Manucius…) et ami de Brochard, dans son introduction, les présente ainsi : « A un fantôme de spinozisme créé, semble-t-il, tout juste pour être exorcisé, il voulait substituer l’image exacte du spinozisme réel, qui, selon lui, ne méconnaît ni l’individualité des âmes, ni même en un sens la personnalité de Dieu. Au lieu de ramener l’inspiration de Traité théologico-politique aux démonstrations de l’Éthique […], il [en] élargissait la signification de façon à lui faire ratifier telles quelles les formules du théologico-politique, à lui faire admettre l’existence du Dieu personnel, du Dieu même de la tradition juive. Et du même coup, il montrait comment le spinozisme recouvre d’une forme moderne une synthèse de conceptions juives et de conceptions grecques déjà constituée par Philon et propagée par le courant néo-platonicien qui traverse tout le Moyen Age. »