Prix public : 16,00 €
Ángel Bonomini quête la lumière dans une contrée solitaire, profane, dévastée depuis des temps immémoriaux. De sorte que, partie du désert et se tenant volontairement à l'écart d'une spiritualité palpable, sa quête, qui se précise à mesure qu'elle s'écrit, acquiert de poème en poème une puissance intérieure exceptionnelle. Son écriture nette, entrecoupée, déplace abruptement les éléments de leur contexte afin que la réalité devienne fiction et la fiction réalité. Pour Bonomini, plus la vie est courante, plus elle est exceptionnellement singulière, et fatalement gouvernée par des lois secrètes. En cela, on ne peut s'empêcher de penser à Borges, et ce rapprochement s'impose avec d'autant plus de force que Borges a lui-même été frappé par la lecture de Bonomini. Poète métaphysique tout au long de son oeuvre, Ángel Bonomini, comme Léonard dans ses dessins, est extrêmement précis dans le trait et comme inachevé dans la figure. Celle-ci reste en suspens, derrière une brume ténue, part invisible et visible de l'homme, dont, subitement, il s'écarte pour contempler les êtres qui l'entourent. Pour cet écrivain fulgurant, dont le vol nocturne rend inoubliable la voix secrète, l'être se résume à une esquisse : « De tout ça se nourrit et meurt, / c'est là où repose / et oeuvre cette façon d'être que nous sommes : / une simple possibilité / face à des renoncements infinis. »