Prix public : 18,00 €
« La poésie que je préfère, écrivait Bo Carpelan en 1989, est celle où la montagne redevient montagne, où l'eau est de nouveau de l'eau, où les arbres sont de nouveau des arbres. (...) Une poésie individuelle et donc universelle, apparemment simple mais forte des bonheurs et des échecs de toute une vie. » Les poèmes de Carpelan sont des paysages : frappants de netteté et de rugosité. Rien d'abstrait ni de vague. Et pourtant une impression d'étrangeté nous étreint, presque angoissante. Pareillement, il suffit de lire les premières lignes de son chef d'oeuvre romanesque, Axel (Gallimard, 1986, 500 p.) pour être saisi par une ambiance qu'on ne saurait mieux définir que par référence aux films de Bergmann. Simplicité, économie extrême de moyens. Et un sentiment de mystère qui plane avec une discrète insistance... « La langue du poème ‘‘magique'' est toute concrète, basée sur l'expérience, sombre comme l'eau froide, claire comme l'arche infinie face à nous. Elle est aussi pratique : elle entend nous libérer. (...) Cette magie de tous les jours, les indiens Navajos l'appellent ‘‘rester au centre de l'univers''. »