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Malgré une mort prématurée à l'âge de 26 ans, Antonia Pozzi (1912-1938) a laissé une oeuvre considérable dont la publication posthume a révélé la force et l'originalité. Vittorio Sereni, l'un de ses plus proches amis, reconnut le premier ses dons exceptionnels. Eugenio Montale admirait lui aussi la « pureté du son » et la « limpidité des images » de la poésie d'Antonia Pozzi. T. S. Eliot quant à lui se disait frappé par « sa pureté et sa probité d'esprit ». Traduite en de nombreuses langues, elle est révélée pour la première fois en français avec la traduction intégrale du Diario di poesia, « journal de poésie » d'une tonalité très proche de la grande Katherine Mansfield. Le traducteur, Thierry Gillyboeuf, a traduit en français des oeuvres d'auteurs italiens de premier plan : Salvatore Quasimodo, Italo Svevo, Leonardo Sinisgalli et Eugenio De Signoribus. Il a entrepris de donner en français l'intégrale de l'oeuvre poétique d'Antonia Pozzi, soit un ensemble bilingue de plus de 600 pages, en deux volumes. Un an après sa mort, les éditions Mondadori publient sous le titre Parole un premier ensemble de ses poèmes (1939). L'année suivante paraît sa thèse : Flaubert. La formazione letteraria (Garzanti, Milan, 1940). D'autres éditions se succèdent : en 1948, Parole. Diario di poesia 1930-1938 ; en 1948, une édition préfacée par Montale. La parution des journaux et correspondances (notamment avec Sereni) révèle une personnalité complexe et attachante. Le Diario di poesia est un journal entièrement fait de poèmes, qui, grâce à la vivacité du regard et à la limpidité du style échappent aux dangers de la complaisance comme du prosaïsme. Le premier texte de ce Journal est daté de Sorrente, le 2 avril 1929 - elle vient d'avoir 17 ans. Ce premier volume s'achève le 25 septembre 1933 : « Ô toi / voile - de ma jeunesse, / ma robe légère, / vérité évanouie - / ô noeud / luisant - de toute une vie / qui fut rêvée - peut-être - // oh ! pour t'avoir rêvée, / ma chère vie, / je bénis les jours qui restent - / la branche morte de tous les jours qui restent, / qui servent / à te pleurer. » Tels sont les derniers mots du poème écrit ce jour-là, « La vita sognata » (La vie rêvée), qui donne son titre à ce volume.