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Prix Nobel de littérature en 1921 pour l'ensemble de son oeuvre, Anatole France (1844-1924) a été l'une des grandes consciences de son temps. Dans l'éloge de son prédécesseur à l'Académie, Valéry met en avant « l'aisance, la clarté, la simplicité » de son écriture, son esprit « sceptique et satirique », « érudit et ingénieux » et l'« immense culture » qui lui ont permis (comme à Valéry) de comprendre mieux que personne son époque. L'année 2024 marquera le centeaire de sa mort et les célébrations nationales et publications programmées à cette occasion seront l'occasion de redécouvrir une figure majeure du XXe siècle, digne héritier de Rabelais, Montaigne et Voltaire. Son grand roman Les dieux ont soif (1912) dénon-çaient les risques totalitaires des plus belles utopies et dès 1922, il protestait dans L'Humanité, contre les premiers procès de Moscou. Les surréalistes ne le lui pardonneront pas : au lendemain de sa mort, leur célèbre et assez ignoble tract Un cadavre le feront mourir une seconde fois : « Que donc celui qui vient de crever au coeur de la béatitude générale, s'en aille à son tour en fumée ! y écrit Aragon. Certains jours j'ai rêvé d'une gomme à effacer l'immondice humaine. » Il est grand temps de corriger cette injustice et de revenir, au-delà des diktats et mises à l'index, aux textes eux-mêmes. On y découvrira un esprit magnifiquement lucide et plein d'humour et d'une vraie sagesse.