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Désigné comme « le père de la patrie portoricaine », tant par ses compatriotes que par les Latino-Américains, Betances n’en reste pas moins très mal connu. Il demeure le « libertador » vaincu d’une nation frustrée de son indépendance en 1898. <br />Mal connu dans son île natale, plus mal connu encore en Amérique Latine en dehors de Cuba et de la République Dominicaine, Betances est pratiquement inconnu en France, étrangement : il y a vécu très intégré les deux tiers de son existence.<br />Betances s’est formé en France, à Toulouse et à la faculté de médecine de Paris. Son diplôme en poche, il revient au pays où une épidémie de choléra lui fournit l’occasion d’exercer : « Le médecin des pauvres et des noirs » est né. Il ne tarde pas à se muer en abolitionniste rusé et déterminé, surveillé par l’autorité coloniale, car il prépare la révolution pour émanciper à la fois l’esclave africain et la nation asservie. Il a été l’âme et l’organisateur du « Grito de Lares » (23 septembre 1868). Ce soulèvement populaire a échoué mais il incarne l’acte fondateur indélébile « de Porto Rico Libre », et le nom de Betances lui est attaché à jamais.<br />Après plusieurs années d’exil dans les Antilles, il retourne à Paris en 1872. Comme médecin mais aussi comme porte-voix de l’indépendance de Porto Rico. Durant la guerre d’indépendance de Cuba (1895-1898), le très respecté patriarche est à Paris au coeur du mouvement de solidarité. <br />Républicain achevé, démocrate invétéré, franc-maçon et libre penseur, cet ami sincère de la France a été un humaniste dont les généreux apports mériteraient d’être enfin reconnus dans sa seconde patrie.<br />