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C’est le devoir de témoigner d’un passé qui sans être très lointain — toutefois plus qu’un demi-siècle nous en sépare — a de quoi étonner qui ne l’a pas connu. L’environnement dans lequel j’ai vécu à cette époque (les événements, les hommes, les lois, les mœurs, etc.) me semble plus important que ce que j’ai pu y faire. Au demeurant, je veux parler librement de ce que j’y ai fait. Qui voudra me juger le peut, certes, mais doit prendre la peine de connaître mille choses qui n’existent plus aujourd’hui. Il doit savoir que j’ai été éduqué pour trouver ma place dans une civilisation, un pays. Je n’ai pas des faits d’armes à raconter, pas de vie de guerrier à parcourir. Qu’on n’attende pas de moi des « mémoires de guerre » car je n’ai pas connu les grands et petits combats d’une « vraie » guerre. Je peux néanmoins parler d’une guerre pas plus sale que toutes les guerres, mais plus salissante que d’autres.Mon régiment est mort le 28 avril 1961 et le 29 avril 2011, à Puyloubier, devant le drapeau du 1er REP exhumé de la crypte d’Aubagne et confié à une garde du 2e REP, l’Amicale des Anciens parachutistes de la Légion étrangère a fait l’appel des 751 hommes du 1er BEP-1er REP, dont 2 de ses chefs de corps, morts pour la France en Indochine et en Algérie du 1er juillet 1948 au 30 avril 1961. Et encore aucun nom vietnamien ne vint-il à l’appel car nous n’avons pas su conserver la mémoire, individuellement, des nombreux supplétifs tombés dans nos rangs en Indochine ! Treize ans de combats. Deux résurrections, une mort finale.J'ai utilisé les nombreux témoignages que j’ai eu le besoin ou l’occasion de déjà donner sur cette période. Lorsqu’ils sont anciens, il arrivera, s’il le faut, que je les complète ou que je les amende. Parfois, je sortirai du témoignage pour me risquer au commentaire et dire ce que cet autrefois m’inspire à présent et aussi ce que je pense d’aujourd’hui. Besoin de jouer au sage, plaisir de vieux !…