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Pièces de guerre en Suisse. Cet emprunt au dramaturge Edward Bond vise un effet de télescopage entre l’image de tranquillité et de neutralité véhiculée à priori par la Suisse, et le mot « guerre ». Qu’on parle du rétablissement de la peine de mort, de la question migratoire, de la solidarité à échelle planétaire ou de situations de consumérisme paisible en apparence, le texte interroge les représentations de la violence dans l’esprit d’un peuple qui n’a pas ou très peu connu de conflits armés. Au-delà de la Suisse, ce sont les pays développés à économie de marché dans leur ensemble qui sont mis en jeu. Au fil des scènes, on voit des citoyens et citoyennes évoquer la fondue, parler de filiation et d’éducation, se demander, à propos des catastrophes, ce que signifie pays « proche » ou « lointain ». Certains sont hyper conscientisés et engagés. D’autres sont naïfs ou ignorants, semi-complices de la destructrice du monde. Mais aucun ne peut ignorer tout à fait les échos des grands conflits passés ou contemporains, les signes d’ébullition des violences à venir.