Prix public : 17,00 €
Ils sont plus d’une quarantaine, les auteurs réunis dans cette anthologie en forme de galerie de « portraits ». Parmi les plus proches témoins ou les plus lointains analystes, des poètes, des hommes de théâtre, des romanciers et des hommes politiques… Chacun donne sa touche et contribue à forger, à façonner ou à ressasser à sa façon ce qui, au-delà de la figure de l’homme d’État, au-delà de l’éclat des Lumières dont il fut l’un des principaux hérauts, deviendra au xixe siècle le mythe paolien.« M. de Paoli parut, & tout changea dans notre position. Alors, dans la fleur de l’âge, mais déjà doué d’une âme forte & d’une raison cultivée ; imbu, par une éducation soignée, des maximes & de l’esprit des Anciens, il osa espérer de faire renaître parmi nous les vertus & les beaux jours de Sparte et d’Athènes ; il nous en enseigna les lois; il en pratiqua les préceptes ; il nous fit connaître les droits des Nations, le dogme de l’égalité naturelle, le charme de la liberté, & les avantages de l’union & du bon ordre. En peu d’années, à force de travaux & de soins, il nous affranchit de nos tyrans, nous donna un esprit public, un gouvernement régulier, & la Corse se vit au moment d’être un état libre. C’étoit un roman dans la servitude générale de l’Europe, & alors de telles idées devoient passer pour des rêves » (Christophe Saliceti).Ainsi Christophe Salicetti défend-il Pasquale Paoli face aux accusations de Philippe Buonarotti… Nous sommes sous la Révolution française et déjà à la caricature outrée s’oppose l’hagiographie la plus naïve. Le débat occupera tout le dix-neuvième siècle : le Père de la Patrie était-il un tyran, un despote éclairé ou un vil «démocrate» ainsi que l’accusait Sir Gilbert Elliot, éphémère vice-roi de Corse ?