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À la question posée point de réponse hâtive. Par contre, nous pouvons remarquer qu’entre ces deux pôles de l’existence que sont l’amour et la haine, se déploie effectivement, depuis l’aube des temps, le goût de la percussion langagière, le désir de faire du mot une arme… ou une caresse.En Corse, l’art de maudire son prochain plonge ses racines au plus profond et se traduit par la pratique de la ghjastima, sorte de pancrace ou de lutte gréco-romaine verbale qui tient à la fois du jeu et de l’honneur. Bien maudire requiert un esprit agile et subtil – la grossièreté n’est permise qu’au second degré. Le sens de la formule est mieux apprécié que la redite sans imagination, ce qui induit que chaque formule jetée est issue d’un processus de création original relevant de la littérature (orale) et parfois de la poésie.C’est à une évocation de cet art floral que s’est prêté l’auteur, recensant plusieurs centaines de ghjastimi, sans pouvoir prétendre avoir épuisé le filon, bien au contraire… Démontrant la vivacité d’une langue et de son esprit !Je ghjastime, tu ghjastimes, il ghjastime…Une ghjastima c’est littéralement une imprécation agressive : Que tu crèves ! Que tu perdes un œil ! Que tu sois maudit jusqu’à la septième génération ! Que tu perdes ton foie ! Que tu pourrisses sur pied ! Que tu chopes la pelade ! etc.