Prix public : 14,80 €
Les tristes champs d'asphodèles est, comme très souvent chez Patrick Kermann, une pièce sur la parole. Ici un personnage, Lun, cherche à faire dire à un autre, Lautre. C’est une tentative répétée dont le sens est elle-même – tentative inefficace, comique, désespérée. Ces séquences sont ponctuées de scènes habitées par des figures tragiques, par la présence des « autres » (corps démultiplié du groupe), par la parole spectrale du père et le flot incontrôlé de la femme-point-trop-vieille. Mora, figure de l’amour entièrement tourné vers lui-même, traverse la pièce comme un papillon aveugle. Dans ce territoire de l’entre vie et mort cher à Patrick Kermann, Lautre va, seul, muet, à part, rejeté, littéralement incompréhensible, étranger.