Prix public : 19,50 €
On trouvera ici une vingtaine de pièces (1705-1744) qui permettent de tordre le cou à un préjugé tenace : jouées pour la plupart dans les Foires Saint-Germain et Saint-Laurent, elles ne sont pas destinées à la populace ou aux enfants, mais ouvertes à tout public et regorgent d’allusions qui nous plongent au cœur de la vie culturelle de l’époque. Visant danseuses, directeurs de théâtre, auteurs, opéras, tragédies ou comédies, la verve des marionnettes offre une satire tous azimuts, qui prend aussi pour cible les francs-maçons, l’Académie Française, les Suisses, les peintres etc. Les marionnettes ont joué un rôle essentiel dans la concurrence farouche qui opposait la Comédie-Française aux théâtres dépourvus de monopole. Quand, en 1722, les acteurs de chair furent interdits dans les théâtres de la Foire, c’est par des comédiens de bois qu’on réussit à maintenir des spectacles avec orchestre et chanteurs : l’opéra-comique pour marionnettes était né. Aussi ne s’étonnera-t-on pas de trouver dans ce recueil autant de vaudevilles (air connus dotés de nouvelles paroles), dont le public aimait à reprendre les refrains. C’est à la redécouverte de la variété et de la richesse de ce répertoire, en marge de la culture officielle, négligé par la critique, que ce recueil invite. Françoise Rubellin, professeur à l’Université de Nantes, dirige le Centre d’études des théâtres de la Foire et de la Comédie-Italienne (CETHEFI). Spécialiste de Marivaux et de l’ensemble du théâtre comique du XVIIIe siècle, ses recherches sont axées sur les pratiques parodiques, les interactions théâtre et musique, l’inventivité sous la contrainte et les hiérarchies culturelles. Elle développe parallèlement plusieurs projets numériques, dont la restitution en réalité virtuelle de théâtres disparus. Membre du conseil scientifique de l’Institut international de la Marionnette de Charleville-Mézières, elle collabore comme conseillère théâtrale depuis 2011 avec le marionnettiste et metteur en scène Jean-Philip