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Polytechnicien et artilleur, Gaspard Gourgaud participe aux campagnes de la Grande Armée. Issu d'une famille d'artistes, il conserve un atavisme de comédien qui lui permet de vivre et de narrer ses aventures avec vivacité, fanfaronnade et humour. Officier d'ordonnance de l'Empereur à partir de 1811, puis premier officier d'ordonnance, il sauve deux fois la vie de Napoléon 1er, à Moscou en 1812 et à Brienne en 1814. Après Waterloo, il revendique l'honneur d'accompagner Napoléon à Sainte-Hélène mais il supporte difficilement les conditions de la détention, se brouille avec ses compagnons et souffre de ne pas rencontrer de la part de Napoléon la compassion dont lui-même fait preuve à l'égard de son idole. Il quitte l'île dès mars 1818 dans des circonstances qui donneront lieu à polémique pendant un siècle et que l'auteur explicite. Sous la Restauration, le général Gourgaud n'hésite pas à manifester sa vive ferveur napoléonienne, agressant par la plume et par l'épée les détracteurs de l'Empereur et ne cessant de réclamer le retour de sa dépouille. Aide de camp du roi Louis-Philippe, il joue un rôle majeur dans l'équipée du Retour des Cendres en compagnie du prince de Joinville. Son Journal de Sainte-Hélène a été publié en 1899 mais ses archives personnelles sont exploitées ici pour la première fois d'une manière exhaustive. Elles permettent de découvrir, au-delà de l'officier téméraire et fier, mais aussi coléreux et hâbleur trop souvent caricaturé, un homme sincère, chaleureux et au cœur ‘‘gros comme ça'', exprimant avec romantisme les cinq passions de son existence : pour sa mère, sa sœur, son fils, sa maîtresse et . . . l'Empereur. Il quitte la scène à la veille de la proclamation du Second Empire.