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Issu d'une famille modeste et rejetant le luxe et l'apparat, l'Italien Albino Luciani n'était pas un pape comme les autres. Les cardinaux qui l'élirent pensaient trouver en lui un pape de transition, qui se montrerait accommodant avec les diverses tendances de l'Église romaine. Au lieu de quoi ils héritèrent d'un chef travailleur insatiable, curieux de tout et insensible aux pressions, par ailleurs peu soucieux des conventions et des apparences, mais bien décidé à remettre de l'ordre dans les affaires de l'Église. Dans les années 1970, le Vatican était devenu le centre de toutes les combinazioni de la Mafia qui y blanchissait son argent, de la loge maçonnique P2 qui y déployait ses filets, de la Banco Ambrosiano et de l'Institut pour les Œuvres de la Religion qui y faisaient fructifier des fonds d'origine plus ou moins sacrée. Le banquier Roberto Calvi, que l'on retrouvera « suicidé » en juin 1982 à Londres, le politicien Licio Gelli, bientôt emprisonné en Suisse avant de s'évader, Monseigneur Marcinkus, le trouble ministre des finances du Vatican... Tous avaient beaucoup à perdre en ce mois de septembre 1978 si le pape décidait d'exposer leurs turpitudes et de mettre fin aux arrangements conclus sous le règne de son prédécesseur Paul VI. La mort d'Albino Luciani fut-elle naturelle? Certainement pas, affirme le journaliste David Yallop, qui a mené l'enquête, mise à jour pour cette édition. Autopsie refusée par le cardinal Villot concluant de façon précipitée à un arrêt du cœur, embaumement réalisé en un temps record par des embaumeurs convoqués avant la découverte du corps, archives et effets personnels du pape escamotés, et bien d'autres révélations troublantes viennent contredire les thèses officielles. Trente ans après, David Yallop poursuit son enquête qui se lit comme un roman policier, mais dans laquelle tout est hélas vérifié. Les successeurs de Jean-Paul Ier ont-ils tiré les leçons du scandale que le pape s'apprêtait à dévoiler? Ou le système a-t-il perduré?