Prix public : 29,00 €
À une époque où le romantisme met en valeur le sentiment de la nature et renouvelle la représentation du paysage, comment peut-on définir le lien entre Eugène Delacroix et la nature ? Il a peint des fauves et des fleurs, mais se voulait avant tout peintre d’histoire, et ses écrits comme ses œuvres témoignent d’une certaine ambivalence. S’il prend plaisir aux promenades dans la campagne, il n’expose pas ses rares paysages. Il multiplie les croquis précis sur le motif, mais laisse une large place à l’imagination dans ses tableaux. Surtout, le passage du dessin d’après nature au tableau dépend le plus souvent du travail effectué dans l’atelier. S’il ne peint pas en ayant les animaux ou les paysages sous les yeux, c’est qu’il ne cherche pas à donner à voir une représentation fidèle de la nature. Peintre d’histoire, il effectue un véritable travail intellectuel de composition à partir de sources différentes : ses propres études et ses souvenirs, mais aussi les réminiscences des œuvres des artistes qu’il admire, comme Géricault ou Gros pour les chevaux, Rubens pour les combats de fauves… Catalogue de l’exposition qui se tiendra au musée national Eugène-Delacroix du 16 mars au 27 juin 2022, Delacroix et la nature montre le travail de Delacroix en présentant ses œuvres et celles de certains des artistes qui ont pu l’inspirer, mais aussi en les confrontant au réel grâce à des planches et des animaux naturalisés de la maison Deyrolle. Après une section introductive, l’ouvrage distingue deux points de vue : regarder la nature (études de paysages, d’arbres, de fleurs, d’animaux…) et peindre la nature (le paysage comme décor, l’animal mis en scène, les créatures fantastiques et hybrides). Sous la direction de Claire Bessède, directrice du musée national Eugène-Delacroix à Paris. Textes de Claire Bessède, Francine Campa, Stéphanie Deschamps-Tan, Thierry Laugée, Marie-Christine Mégevand et Lyne Penet.