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Le surgissement de controverses ou de causes collectives dans l’espace public est souvent traité comme le produit de stratégies médiatiques ou d’instrumentalisations politiques, par lesquelles des groupes parviennent à imposer des enjeux et modifier un rapport de forces. Mais comment des porteurs de cause peuvent-ils atteindre des cibles souvent hors de portée ? A travers l’analyse de multiples dossiers, cet ouvrage modifie le regard porté sur les processus de mobilisation qui sous-tendent la constitution des problèmes publics. Contribuant au renouvellement des méthodes de la sociologie pragmatique, il s’intéresse aux longs processus par lesquels se forment et se déforment des jeux d’acteurs et d’arguments dont la portée change au fil du temps. Exposée dans toutes ses conséquences théoriques, cette démarche articule une sociologie argumentative, qui prend au sérieux la formation des arguments, et une balistique sociologique décrivant à la fois les trajectoires visées par les acteurs et les trajectoires effectivement produites au fil des confrontations. Comment naissent de nouveaux arguments et comment résistent-ils à la critique ? Peuvent-ils circuler sans altération, une fois propulsés dans des univers turbulents, livrés aux jeux de pouvoirs qui affectent durablement le sens des causes et des mobilisations ? Comment se distribuent les capacités d’expertise et quelles sont les formes de légitimité ou d’autorité reconnues par les protagonistes ? Comment se forme l’accord sur les preuves et comment s’élaborent les visions du futur ? Pour examiner ces questions, l’auteur prend appui sur de nombreux dossiers controversés, du nucléaire aux OGM, de l’amiante aux nanotechnologies, des pandémies virales au changement climatique, ou encore sur des mouvements sociaux comme les intermittents du spectacle ou les chercheurs en colère.