Prix public : 28,00 €
Ce recueil regroupant les contributions de seize chercheurs est une tentative de penser l'écriture de la shoah dans son historicité, à la fois comme événement objectivement survenu dans le passé, expérience personnelle de celui qui y a pris part, récit que la science en fait et mémoire qui modèle la culture dans laquelle cette transmission s'inscrit. L'axe principal d'interrogation est celui du rapport entre l'événement survenu, sa mise en récit (historiographique, testimoniale, littéraire) et la culture. À partir des oeuvres portant sur l'extermination des Juifs d'Europe perpétrée pendant la Seconde Guerre mondiale, des spécialistes venant d'horizons divers – historiographie, littérature, mais aussi sociologie, esthétique, philosophie, histoire de l'art – tentent de saisir dans un dialogue interdisciplinaire la logique des rapports complexes entre plusieurs formes de connaissance et de transmission de la Shoah. Il s'agit ici de rendre compte non plus des conditions qui ont rendu possible un tel événement, mais de la manière dont il est vécu, puis narrativisé, ainsi que du cadre même de son émergence. Comment une expérience historique (celle du témoin, du survivant) aboutit-elle à une connaissance partagée par tous? Quelle en est la "gestion" symbolique pratiquée par nos institutions? Enfin, comment une expérience historique devient-elle, pour le lecteur aussi une expérience artistique? Quand et comment s'opère le passage du dire testimonial à un récit clairement formé à partir d'un projet poétique? Quelles conséquences ce passage a pour la connaissance de la Shoah? Enfin, peut-on parler d'une poétique des récits de la Shoah?