Prix public : 27,00 €
Cet ouvrage porte sur la gestion de la santé et sur les stratégies de recours aux différents systèmes thérapeutiques en Ouzbékistan depuis la colonisation jusqu'aux recompositions post-soviétiques. En s'appuyant sur des sources orales et les matériaux disponibles émanant de disciplines complémentaires comme l'histoire, la sociologie, la démographie et l'anthropologie, cet ouvrage retrace la construction de la santé publique en Ouzbékistan à partir de l'époque coloniale, tout en s'attachant à mettre en perspective la colonisation russe avec d'autres expériences coloniales. Il montre qu'après avoir déployé une organisation spécifique très ramifiée et un temps efficace, le système de santé soviétique n'a pas su se réformer et la fin de l'URSS en 1991 précipitera son effondrement. Les répercussions sur les populations seront irréversibles et durables. Le vide institutionnel légué par la dislocation de l'URSS va permettre de facto une reconfiguration de l'espace thérapeutique, des pratiques et des rapports de pouvoir entre les instances de soins et le politique. Se profile alors un processus de "re-traditionalisation" de la médecine dans un contexte de réappropriation identitaire.À travers l'analyse de la relation entre ces différents acteurs, le pouvoir et les individus, cet ouvrage discerne les continuités qui n'apparaissent pas toujours de manière évidente lorsque l'on s'intéresse au rôle social de la médecine ainsi qu'à l'autonomie des modes de fonctionnement dans l'espace post-soviétique.