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La loi n°2016-1088 du 8 août 2016 (« Loi Travail » ou « Loi El Khomri ») relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels a profondément remanié l'appréhension des thématiques de gestion du temps de travail en affirmant sur ces domaines la primauté des accords d'entreprise ou d'établissement. La négociation collective, le dialogue social entre des partenaires représentatifs sont devenus les instruments de cette nouvelle approche normative avec l'apparition d'un « ordre public conventionnel ». La prééminence de l'accord d'entreprise sur l'accord de branche est affirmée dans un domaine limité : la durée du travail – objet de ce tome 3 avec la rémunération –, entendue au sens large. Il appartient toujours à la norme supérieure (la loi) de décider, en dernier ressort, comment articuler les différentes normes et le champ de la dérogation permis à l'accord d'entreprise sur l'accord de branche. Un nouveau modèle a été dessiné et formalisé dans le texte même des dispositions légales. Pour chaque article, la déclinaison des normes applicables se fait en trois temps : 1. définition des dispositions d'ordre public absolu (aucune dérogation possible) ou de protection (dérogations possibles en application du principe de faveur) ; 2. dispositions conventionnelles : les partenaires sociaux peuvent imposer (dans un domaine limité) un ordre public négocié ; 3. dispositions supplétives : dispositions applicables à défaut de dispositions d'ordre public ou n'entrant pas dans le domaine de l'ordre public conventionnel. Cette clé devrait servir d'outil, sinon de modèle, pour assurer la mission de la commission de refondation du Code du travail.