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Les centres de rétention administrative sont aujourd'hui des relais essentiels du contrôle de l'immigration irrégulière. Ils relèvent d'un schéma répressif inhabituel en démocratie: héritiers des camps d'internement du passé, ils permettent en effet l'enfermement extra-judiciaire, sur décision d'un préfet, d'étrangers qu'il ne s'agit pas de sanctionner mais seulement de maintenir sous contrôle pour mieux préparer leur « éloignement ». Mais ce format particulier de répression est également à l'origine de la critique de la rétention: sommés de respecter « l'Etat de droit », les centres se doivent de respecter concrètement les droits fondamentaux des personnes. C'est à ce titre que des militants associatifs spécialisés dans le droit des étrangers y interviennent depuis 1984. En s'appuyant sur les résultats d'une enquête ethnographique de 5 mois dans un centre de rétention, cet ouvrage revient sur les paradoxes engendrés par cette configuration inédite. Comment le droit est-il mobilisé en rétention, avec quels effets sur la mise en œuvre ordinaire de la force publique? Que dire de l'activité critique d'acteurs associatifs tout à la fois militants et partie intégrante de l'institution? Autant d'interrogations qui concernent les sociologues de l'Etat et du droit, et plus largement le public intéressé par une description du contrôle des étrangers tel qu'il s'effectue concrètement.