Prix public : 22,30 €
MILLE REGRETS. Foisonnant, picaresque, le roman de Vincent Borel retrace, sur fond de lutte de pouvoirs entre Charles Quint et Soliman le Magnifique, le destin de trois personnages échappés des galères par la grâce d’un naufrage. Rachetés par le bey d’Alger en 1541, ils connaissent des fortunes diverses. Nicolas Gombert, chantre châtré élève du grand Josquin Desprez, se convertit, un temps, à l’Islam. Son compagnon d’infortune, Garatafas, le beau Turc, favorise la conception de l’héritier impérial à l’occasion d’une scène de séduction digne des Mille et une nuits et le pauvre Sodimo di Cosimo, graveur virtuose, devient prisonnier – et travesti – dans une tribu nomade. Mille regrets, la chanson de Gombert tatouée sur la peau de Garatafas, est au cœur d’un véritable roman d’espionnage. Les trois compères rejoignent à Ratisbonne un Charles Quint déjà sur la fin de son règne. Ils croisent Hernan Cortés, Barberousse, Benvenuto Cellini, Andrea Doria et quelques autres figures d’un XVIè siècle qui fait écho à notre XXIè siècle naissant, gros d’humanisme généreux comme de violences religieuses. Pour observer la vaine agitation des hommes, les dieux sont au balcon : enchâssant les récits avec brio, Vincent Borel met en scène Allah, Yahvé et Dieu le Père qui, flanqués de divinités antiques, ripaillent et échangent des propos désabusés… Tout ne se termine pas exactement en chansons… mais c’est bien comme une magnifique tentative de déjouer les intégrismes qu’on peut lire Mille regrets. Comme un roman comique. Vincent Borel est né à Gap en 1962 et vit à Paris. Mille regrets est son quatrième roman, après Un ruban noir (Actes Sud, 1995), Vie et mort d’un crabe (Actes Sud, 1998) et Baptiste (Sabine Wespieser éditeur, 2002).