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L'Aquitaine de la fin du Moyenne Âge est tributaire d'un double particularisme : - fière d'avoir donné cinq papes à l'Église, la province a été profondément marquée par le séjour des pontifes en Avignon ; - entièrement livrée à la mouvance anglaise, en vertu du traité de Brétigny. Elle a subi de plein fouet les déchirements d'un conflit diversement accepté. Tour à tour stimulé ou entravé par ces deux types d'événements, le développement de l'art flamboyant connaît une explosion tardive, mais brutale, dans la deuxième moitié du XVe siècle. Comme en Normandie, pareillement affectée par le conflit, lapicides, imagiers et fustiers déploient une activité fertile. C'est à proximité du royaume de Bourges, dans la Marche et le Haut-Limousin, que s'éveillent les foyers les plus précoces. Progressivement convertis en imagiers, les orfèvres limogeans sont à l'origine d'une multitude d'ateliers. Une situation toute différente concerne le Bas-Limousin : un grand atelier s'y met en place, favorisé, à la naissance, par le chantier du château de Ventadour et appelé à un essaimage plus lointain qui le conduit jusqu'à la Vallée de la Dordogne. Nombreux sont les artistes qui ont suivi le même itinéraire en direction de la Guyenne : Maître Domenge, le Maître de Brion, Pierre de la Ville de Boys, Mathurin Galopin, ou encore Guirault de Pomiers. Au terme de ce processus migratoire, la ville de Bordeaux apparaît comme le point de mire de l'activité des artistes des provinces périphériques, affirmant ainsi l'originalité et l'identité stylistique de tout le domaine aquitain.