Prix public : 29,00 €
Vers 350, Anicium, localité bimillénaire, chef-lieu de la « Cité des Vellaves », possède un noyau chrétien parmi l'élite urbaine, comme l'attestent les splendides bas-reliefs paléochrétiens, trouvés sur place. Pour s'occuper de ce petit troupeau, organiser le diocèse, Euodius (Vosy) est envoyé en ce lieu en qualité de premier évêque. Il est reçu dans la spacieuse demeure d'un notable chrétien, résidence qui servira de lieu de réunion à la communauté, où il présidera les saints mystères. À la fin du Ve siècle ou début VIe, une église cathédrale est édifiée en haute ville. Au temps de l'évêque Aurèle, fin VIe, le groupe épiscopal anicien compte plusieurs basiliques, proches de la cathédrale, selon Grégoire de Tours. C'est alors que la campagne vellave commence à être évangélisée. Au siècle suivant est fondée l'abbaye du Monastier qui jouera un rôle important dans la christianisation du pays. Aux temps carolingiens, les abbayes et monastères, collégiales, ermitages,... se multiplient. Des hôpitaux, léproseries, préceptoreries pour le mal des ardents,... vont naître. Des commanderies s'établiront. Au début du Xe siècle, la Vierge d'Anicium attire déjà de généreux donateurs. Quelques décennies plus tard, l'évêque Gotescalc, au retour d'un pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, rapporte l'ouvrage de saint Ildefonse sur la virginité de Marie et développe en ce lieu la dévotion à la Mère de Dieu. Depuis cette époque, le pèlerinage à la Vierge ne cesse d'attirer les foules de pèlerins. La ville prend alors le nom de Puy-Sainte-Marie et devient une étape très fréquentée sur le chemin de Saint-Jacques. Le pèlerinage grandit. Les malheurs qui s'accumulent sur le pays au XIVe siècle - guerre de Cent Ans, peste, famine, démence du roi, guerre civile, désarroi des consciences au cours du Grand Schisme d'Occident,... - intensifient la dévotion à la Vierge du Puy. Le 25 mars 1407, jour où l'Annonciation coïncide avec le vendredi saint, la foule apeurée, croyant à la fin du monde, se rappelant les multiples malheurs survenus au siècle précédent, se précipite en se bousculant dans les rues de la ville pour aller prier à la cathédrale. C'est l'origine du jubilé du Puy. Depuis cette date, il sera toujours renouvelé, chaque fois que le vendredi saint tombera le 25 mars. Les guerres de religion ouvrent une autre période sanglante. Le renouveau catholique se manifeste ensuite par une floraison d'œuvres multiples et diverses. La Révolution agrandit la superficie de l'ancien diocèse pour former le département de Haute-Loire, mais freine beaucoup l'élan religieux. Des prêtres réfractaires subissent la prison, la mort, la déportation. Au tournant du XIXe-XXe siècle, la législation anticongrégationiste, la loi de séparation des Églises et de l'État, la fermeture des écoles privées, les Inventaires, parfois tragiques, se présentent comme des barrières difficiles à franchir. Mais la vitalité de l'Église diocésaine réagit, vitalité de bon augure pour surmonter les difficultés futures. De nos jours, si les chrétiens sont moins nombreux, ils sont plus engagés. Cette constatation est un gage encourageant pour l'avenir.