Prix public : 45,00 €
Dans la seconde moitié du XIIe siècle, les bâtisseurs auvergnats mettent en oeuvre tout l’éventail des pierres disponibles dans leur région. L’enthousiasme fouisseur des carriers amène à la lumière une lave jusqu’alors inexploitée : la pierre de Volvic, qui participe localement à la fin de la fièvre constructive romane.Rapidement reconnue pour ses qualités exceptionnelles, cette pierre séduit dès le XIIIe siècle les trois principaux centres urbains, Clermont, Riom, et Montferrand pour leurs édifices publics, religieux ou privés.Dès le début, la profession des peyradous (carriers, tailleurs de pierres, sculpteurs) se constitue en une véritable chaîne fourmillante entre Volvic et le bassin de Clermont-Riom. Au fil des siècles, les usages spécifiques de la pierre – croix, fontaines, monuments funéraires – lui servent d’ambassadeurs au-delà de l’Auvergne, à Paris par exemple.Le dix-neuvième siècle voit naître l’Ecole d’Architecture de Volvic, unique formation régionale aux métiers de la pierre. À cette époque l’industrie chimique, dans l’Europe entière, devient un débouché important, entraînant une exploitation intense. L’émaillage de la lave, connu au XIXe mais développé au XXe, est une application connue sous la forme de tables d’orientation et de parements décoratifs.À la Belle Époque, le secteur de la pierre fait vivre 1100 personnes et leurs familles, à Volvic et dans les environs. Que ce soit par des noms illustres d’artistes ou par des milliers d’anonymes, la communauté des métiers de la pierre a su préserver, du XIIIe siècle à nos jours, des traditions à la fois paysannes et artisanales : le vin, le patois, les sobriquets, les fêtes religieuses ou profanes. Les savoir-faire de taille, sculpture, gravure et émaillage de la lave, auxquels il convient d’ajouter des formations récentes axées sur la valorisation du patrimoine bâti, font de Volvic un creuset de compétences séculaires et constamment renouvelées. Une dizaine d’auteurs aux approches complémentaires – géologie, taille de pierre et sculpture, histoire de l’art, sociologie et anthropologie des métiers – ont uni leurs efforts pour rédiger cet ouvrage.