EAN13
9782848195292
Éditeur
Éditions Créer
Date de publication
22 décembre 2014
Collection
TEMOIGNAGE
Nombre de pages
136
Dimensions
24 x 16 x 0,7 cm
Poids
500 g
Langue
fre

Belle Meuniere

Marie Quinton

Éditions Créer

Prix public : 20,00 €

Chapitre Premier
Premier Séjour à Royat-les-Bains

Samedi 22 octobre 1887
Ce soir deux messieurs sont venus dîner dans ma modeste auberge. L’un prend la parole, me complimente sur le dîner, puis me demande s’il m’est possible de recevoir prochainement des pensionnaires et quels appartements je pourrais leur donner ?
Nous montons au premier étage. Je leur fais voir les deux chambres à coucher et la salle à manger qui s’y trouvent. Ils se regardent un moment, comme s’ils se demandaient qui parlerait le premier. L’un me dit à voix basse : « Nous aurions encore quelque chose à vous demander, tout à fait en particulier. » Sans un mot, je les ramène dans leur salle à manger, et, la porte refermée, je leur fais signe de s’expliquer. « Ce que nous avons à vous demander, continue le même, est une faveur exceptionnelle… Voici : nos amis, qui doivent arriver chez vous après-demain soir, tiennent à prendre les plus grandes précautions pour n’être pas reconnus… il faut, Madame, que vous fassiez en sorte que personne, entendez-vous, personne, ne puisse se douter de leur présence ici… Il faudrait donc que personne, même de vos gens de service, ne puisse pénétrer dans l’escalier et dans les couloirs pendant tout le temps qu’ils passeront ici… Il faudrait, en un mot, et c’est la faveur que nous vous demandons, que nos amis soient servis exclusivement par vous… ». Ils ont insisté tous deux : « Nous vous le demandons instamment, Madame… ». Alors, je leur ait dit : « Oui », et ils sont partis. De la part de qui venaient-ils ? Quel est ce couple mystérieux que ma maison devra cacher aux yeux du monde ?

Lundi 24 octobre 1887
En attendant qu’approche l’heure où se résoudra l’énigme, je vais décrire l’appartement qui va les accueillir : Il occupe le premier étage, au haut de l’escalier qui commence à la petite porte donnant sur le chemin de la Grotte de Royat. Un couloir sur lequel débouchent trois pièces : à gauche, la chambre à coucher ; à droite, le cabinet de toilette ; à droite, tout au fond, la salle à manger. On ne peut arriver à celle-ci que par le couloir, mais on peut passer de la chambre à coucher dans le cabinet de toilette directement, en traversant seulement une petite pièce intermédiaire, pratiquée aux dépens du cabinet de toilette par une cloison posée après coup. La salle à manger a trois fenêtres, dont deux donnant sur la terrasse de l’hôtel et la troisième sur la route de la Vallée. À part le buffet, le dressoir, la table, les fauteuils en chêne, j’y ai fait placer, à tout hasard, un piano. La fenêtre du cabinet de toilette et celle de la petite pièce intermédiaire donnent toutes deux sur la vallée de Royat elle-même, sur la gentille Tiretaine qui ruisselle et serpente au fond du ravin. La chambre à coucher a deux fenêtres, l’une s’ouvrant sur la vallée, l’autre lui faisant vis-à-vis et donnant sur le chemin de la Grotte.
L’heure approche. Six heures un quart.
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