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Les événements s’enclenchent
« Mise à pied »
De retour à Maëvylia, Améthyste fut convoquée par Armoël. Le jeune homme semblait furieux contre elle et pourtant, elle n’arrivait pas à déterminer pourquoi.
Elle se mit au garde à vous et attendit qu’il lui adresse la parole.
– Vous êtes mise à pied pour trois semaines, lâcha-t-il durement.
– Pardon ? souffla-t-elle, incrédule. Pour quelles raisons ?
– Vous le savez parfaitement. Et je vous conseille de ne pas contester mes ordres, Trois cent-six !
Elle resta silencieuse tandis que l’incompréhension la plus totale se lisait sur son visage.
– Cette vie n’est pas faite pour vous… Vous êtes un boulet pour cette caserne et franchement, mes éclaireurs n’ont pas besoin de cela… J’apprécierais que vous évitiez de revenir. Envoyez-moi votre démission par courrier, je vous ferai parvenir le restant de votre solde.
Elle resta sans voix, le visage défait. Armoël, quant à lui, luttait contre le dégout qu’il ressentait envers lui-même. Il avait parfaitement conscience que ses mots cruels n’avaient aucune justification. Elle était une excellente éclaireuse et avait été un atout maître dans la résolution de nombreuses missions au cours de ces derniers mois.
– Mais capitaine ?
– Taisez-vous, éclaireuse, hurla-t-il soudain si fort qu’elle en sursauta. Puisqu’apparemment, vous n’avez toujours pas appris la moindre notion d’obéissance, je double votre temps de suspension.
Il leva un index menaçant, lui indiqua la porte et gronda.
– Dehors !
Elle fronça les sourcils, fit un dernier salut et sortit d’un pas vif du bureau.
Elle arriva sur le terrain d’entraînement avec un visage froncé à l’extrême. Ses compagnons la regardèrent, surpris et inquiets.
– Eh bien, petite ? questionna Cent dix.
– Je suis mise à pied pour six semaines, gronda-t-elle en se dirigeant vers sa chambre.
La stupeur se lut sur les visages de ses équipiers. L’équipe de Soixante-dix-sept, de son côté, semblait décontenancée.
– Tu sais pourquoi ? continua Deux-cent-quatre-vingt-dix.
– Non ! Je vais faire mon paquetage.
Ils la regardèrent monter en silence. Lorsqu’elle réapparut, elle se dirigea directement vers les écuries.
– Tu ne veux toujours pas nous dire pourquoi tu es suspendue ? demanda timidement Vingt-huit.
– Je ne vous le dirai pas, tout simplement parce que je n’en ai aucune idée. Tout ce que je sais c’est qu’Armoël est d’un caractère exécrable. Profitez de ces six semaines pour lui trouver une femme, cela calmera ses humeurs ! lâcha-elle avec hargne.
Soixante-dix-sept ricana.
– Je ne pense pas que cela soit aussi simple.
Elle souleva les épaules et descendit aux écuries, suivie par Cent-dix.
– Où as-tu l’intention d’aller ?
– Sur les terres de mon oncle. J’y connais des recoins où je serai en sécurité et où je pourrai me cacher.
Cent-dix hocha la tête.