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Préface
Vouloir une fois encore retracer les légendes du Berry, province on ne peut plus propice tant y fleurissent sorciers, birettes et autres revenants, était une gageure. Moult félibres, conteurs et autres écrivains illustres s’y sont frottés avec un franc succès... George Sand, Jean Baffier, Hugues Lapaire, Jean-Louis Boncoeur, pour n’en citer que quelques-uns... Moi-même d’ailleurs... Enfin bast !
Martine releva néanmoins le défi, et ce fut pour mon plus grand bonheur !
De l’errance de la belle dame de Loches au mystère des Dames à la Licorne, elle m’a transporté dans un univers autant féerique que poétique et fantastique à tel point que j’eus du mal à sortir d’un tel enchantement.
Mais ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler plus avant ces merveilleuses légendes parce que je ne voudrais pas que vous me désigniez coupable de vous avoir gâché le plaisir d’un bonheur qui n’aura d’égal que celui qui fut le mien.
Serge Camaille
Avant-Propos
Régionalisme et littératures de l’imaginaire ont toujours fait bon ménage. À l’origine était le mythe. Les auteurs, pour agrémenter leur monde onirique, revisiter le passé, transcender le présent ou inventer l’avenir, ont largement puisé dans les croyances et les légendes transmises par l’humanité depuis la nuit des temps. Or, celles-ci se sont forgées sur les territoires qui ont influencé l’éclosion de chaque civilisation, inspirant des mystères et le désir de les expliquer. Chaque pays, chaque région, engendre des spécificités et cultive une atmosphère particulière.
Dans le Berry, le Diable et sa cohorte de birettes1 ont la part belle, la sorcellerie est omniprésente. Il n’y manque pas d’endroits secrets, d’eaux mortes et de trésors architecturaux pour alimenter les contes… des brumes de la Sologne, chères à Claude Seignolle, jusqu’aux profonds bocages de la Vallée Noire, sublimés par George Sand. On peut aussi avoir le bonheur d’y croiser les rêves d’Alain Fournier.
J’ai habité une dizaine d’années cette province discrète mais riche par ses ambiances évocatrices.
Certains des textes de ce recueil datent de cette période. J’étais imprégnée par les charmes berrichons et poursuivais, en parallèle, l’exploration de la littérature fantastique et romantique avec toute la fougue de la jeunesse. Il m’a fallu retravailler ces vieux écrits : la passion débutante ne suffisant pas, l’avancée en âge a le mérite d’apprendre à maîtriser un peu mieux son style. Du coup, un petit roman comme La Vierge au lait, à force de coupures et d’arrangements, est devenu une nouvelle. Il en reste un thème paré de la nostalgie de ces précieuses explorations littéraires et vagabondes. D’autres lieux m’avaient également soufflé d’étranges histoires. Et s’il est important que le folklore local nourrisse l’inspiration, celle-ci peut développer ses propres chimères. [...]
1 - Birette : sorcière dans le Berry.