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Le traité Baba Batra faisait à l’origine partie d’un grand traité appelé Nezikin, terme signifiant « dommages », qui englobait les trois traités que l’on trouve aujourd’hui en tête de l’ordre Nezikin. Baba Batra (litt. la dernière porte) correspond à la troisième et dernière partie de ce grand traité. Les deux premières parties de l’ancien traité Nezikin sont devenues respectivement le traité Baba Kama [la première porte] et le traité Baba Metsi‘a [la porte du milieu]. Chacun de ces trois traités est principalement consacré à un sujet qui lui est propre.Baba Batra diffère de Baba Kama et de Baba Metsi‘a sur deux points principaux. Les deux premiers traités se penchent sur des halakhot comportant – au moins en partie – un aspect pénal, tandis que Baba Batra traite principalement de droit civil (contrats, biens immobiliers, successions…). En outre, une grande partie des questions traitées dans Baba Kama et Baba Metsi‘a ont pour base des versets bibliques tels qu’interprétés par la tradition rabbinique, tandis que les halakhot discutées dans Baba Batra sont principalement des ordonnances rabbiniques basées sur la compréhension des Sages de la nature humaine, sur les conventions sociales et sur la nécessité de réglementer les relations d’affaires au sein de la société.Les législations établies par les Sages sont évidemment basées sur les principes fondamentaux qui régissent les affaires pécuniaires tels que l’interdiction de prendre possession de ce qui appartient à autrui : « Vous ne commettrez point de vol » (Lév. 19, 11), « Ne commets point d’extorsion sur ton prochain, point de rapine » (Lév. 19, 13), l’interdiction de tromper son prochain ou de lui causer une quelconque souffrance : « vous ne commettrez point de dénégation ni de fraude au préjudice de votre prochain » (Lév. 19, 11), « Ne vous lésez point l’un l’autre » (Lév. 25, 17) ou encore, les lignes directrices des lois d’origine rabbinique : « Et tu feras ce qui est juste et bon aux yeux du Seigneur » (Deut. 6, 18), « et tu extirperas le mal du milieu de toi » (Deut. 13, 6). A eux-mêmes, ces principes ne suffisent pas à organiser la vie économique et sociale de la société. Les Sages ont donc institué un système de règles, à partir duquel peuvent être établies des solutions pratiques pour pallier les problèmes du quotidien.