Prix public : 20,00 €
Privée de repères, cette petite fille, devenue femme avant même d'avoir pu jouir des privilèges de l'adolescence, a survécu grâce à ses repaires : La Paul Doumer, Bazoches, et surtout La Madrague. Des tanières où elle vécut en recluse, où elle pansa les blessures de l'enfance, abrita ses furtives amours, et mit au monde son unique enfant. Les hommes ne lui ont jamais apporté ce qu'elle en attendait : une épaule solide, l'apaisement de ses angoisses, la certitude qu'elle n'était pas aussi "moche" qu'elle le pensait... Certains ont été des jalons. D'autres furent relégués au rang d'hommes de compagnie. D'autres encore furent des crampons, des papillons de nuit attirés par sa lumière. Le cinéma fut à la fois le calvaire et le tremplin de BB. Il lui fallut du temps et du recul pour réaliser que, sans cette gloire factice, cette image dont elle fut la prisonnière et l'esclave, elle n'aurait pu mener ce combat qui est devenu son absolue priorité. Ces mots qu'elle exprime brutalement, sans tricher, font scandale. Qu'importe s'ils entraînent des dommages collatéraux, BB ne veut rien cacher de ses états d'âme. Au-delà du bien et du mal, Brigitte Bardot assène ses vérités comme autant de flèches du Parthe. Pas de pitié pour les "vilains", ceux qui n'ont su ni l'aimer, ni partager ses combats. Brigitte n'est pas une femme aigrie : c'est une guerrière, une femme courageuse qui a ouvert la boîte de Pandore, à ses risques et périls. Accablée par tous les maux de l'humanité qui s'en sont échappés, elle a trouvé au fond, tout au fond, cette petite parcelle d'espoir. Un espoir de justice et de compassion qui l'a amenée à se pencher sur tous les êtres en souffrance : les animaux, bien sûr, mais aussi les vieilles dames qu'elle a chéries et les êtres qui l'ont émue et qu'elle a réconfortés tout au long de sa vie. Oui, Brigitte Bardot est avant tout, une femme vraie et généreuse et si, parfois, ses opinions dérangent, elles ne sont dictées ni par une politique politicienne, ni par un désir d'endoctrinement. Ce sont les siennes, et elle les partage, au nez et à la barbe de ceux qui n'ont jamais voulu voir en elle qu'une icône.